Saviez-vous que le DPE 2026 va permettre à environ 850 000 logements de sortir du statut de passoire énergétique ? À compter du 1er janvier 2026, un changement majeur intervient dans la méthode de calcul du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) qui pourrait avoir un impact significatif sur votre logement, particulièrement si vous utilisez le chauffage électrique.
Concrètement, le nouveau DPE 2026 abaissera le coefficient de conversion de l’énergie finale en énergie primaire pour l’électricité, passant de 2,3 à 1,9. Cette évolution vise à corriger une inégalité de traitement qui pénalisait jusqu’alors l’électricité, énergie fortement décarbonée, au profit du gaz ou du fioul importés. Si vous possédez un logement actuellement classé F, celui-ci pourrait gagner une classe et passer en E, ce qui repousserait l’interdiction de location à 2034 au lieu de 2028. Également, dans 9 cas sur 10, ce changement permettrait aux pompes à chaleur air-eau et eau-eau de faire gagner jusqu’à deux classes dans le classement DPE.
Révision du coefficient électrique dans le nouveau DPE 2026

Le fonctionnement du DPE va connaître un changement fondamental avec la publication de l’arrêté du 13 août 2025 au Journal officiel du 26 août. Cette modification technique, mais aux conséquences significatives, concerne le coefficient de conversion de l’électricité utilisé dans les calculs énergétiques.
Historiquement, ce coefficient était fixé à 2,58 avant d’être abaissé à 2,3 en 2021. Désormais, conformément aux recommandations européennes issues de la directive sur l’efficacité énergétique (2023/1791), il sera réduit à 1,9 à partir du 1er janvier 2026.
Pour comprendre cette évolution, il faut saisir le principe du calcul: lorsque vous consommez 1 kilowattheure (kWh) d’électricité dans votre logement, on considérait jusqu’à présent que 2,3 kWh d’énergie primaire avaient été nécessaires. Avec le nouveau coefficient, on estimera que seulement 1,9 kWh d’énergie primaire ont été dépensés.
Cette révision corrige une inégalité qui défavorisait l’électricité par rapport au gaz ou au fioul, ces derniers bénéficiant d’un coefficient de 1. Cet ajustement reflète ainsi la réalité du mix énergétique français, majoritairement décarboné grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables.
Ainsi, cette réforme envoie un signal favorable à l’électrification progressive des usages, en cohérence avec les objectifs de neutralité carbone.
Conséquences sur les logements chauffés à l’électricité
Cette réduction du coefficient électrique aura un impact direct sur la classification énergétique de nombreux logements français. Les bâtiments chauffés à l’électricité, jusqu’ici désavantagés dans le calcul du DPE, verront leur situation s’améliorer considérablement.
Pour les propriétaires, cette évolution représente une opportunité significative. En effet, environ 850 000 logements devraient gagner au moins une classe énergétique, sortant ainsi du statut de passoire thermique. Parmi eux, près de 800 000 passeront de la classe F à E, tandis que 50 000 autres évolueront de G à F.
Cette reclassification n’est pas uniquement symbolique. Elle a des conséquences concrètes, notamment sur le calendrier d’interdiction de location. Par exemple, un logement actuellement classé F qui passerait en E verrait son interdiction de mise en location repoussée de 2028 à 2034, accordant ainsi six années supplémentaires aux propriétaires pour planifier et financer d’éventuels travaux.
Par ailleurs, cette modification bénéficie particulièrement aux logements équipés de pompes à chaleur. Dans 9 cas sur 10, les PAC air-eau et eau-eau permettront aux habitations de gagner jusqu’à deux classes DPE, renforçant ainsi l’attrait de ces technologies décarbonées.
Toutefois, il convient de préciser que les logements chauffés à l’électricité mais mal isolés resteront pénalisés par leur forte consommation, quel que soit le coefficient appliqué. En effet, le nouveau DPE 2026 ne modifie pas l’évaluation des déperditions thermiques du bâti.
Effets sur les équipements et le marché de la rénovation

Le marché des équipements de chauffage sera considérablement influencé par le nouveau DPE 2026. Les pompes à chaleur apparaissent comme les grandes gagnantes de cette réforme. L’AFPAC souligne que l’installation de PAC Air/Eau et Eau/Eau permettra désormais de gagner deux classes DPE dans 90% des cas, contre seulement 36% auparavant. Par ailleurs, ces solutions garantiraient la sortie du statut de passoire thermique dans 100% des cas.
Néanmoins, cette évolution suscite des réactions contrastées. Si le secteur des pompes à chaleur salue « une décision favorable », la filière du chauffage à eau chaude dénonce des « effets inacceptables ». Énergies & Avenir craint notamment que les ménages ne soient plus incités à réaliser des rénovations performantes.
En effet, cette modification pourrait temporairement perturber le marché immobilier. Certains vendeurs pourraient retarder la mise en vente de leur bien pour bénéficier d’un meilleur classement après le 1er janvier 2026. Ce phénomène risque de geler une partie du marché fin 2025 et d’allonger les délais de vente.
Des experts s’inquiètent également d’un « effet anesthésiant » sur les copropriétés. Selon eux, le changement d’étiquette ne rend pas les logements moins énergivores et pourrait différer des travaux nécessaires. Paradoxalement, bien que 850 000 logements sortent « artificiellement » du statut de passoire thermique, leur budget énergétique ne s’améliorera pas réellement.
Conclusion
Le nouveau DPE 2026 représente donc un tournant significatif pour les propriétaires de logements chauffés à l’électricité. Ainsi, la réduction du coefficient de conversion de 2,3 à 1,9 corrige une inégalité historique qui défavorisait cette source d’énergie pourtant largement décarbonée en France. Par conséquent, près de 850 000 habitations sortiront du statut de passoire thermique, offrant un répit bienvenu à leurs propriétaires.
Néanmoins, cette évolution administrative ne change pas la réalité thermique de votre logement. Certes, votre bien peut gagner une classe énergétique, mais sa consommation réelle et vos factures resteront identiques sans travaux d’isolation. Les pompes à chaleur se positionnent clairement comme les grandes gagnantes de cette réforme, permettant des améliorations notables dans le classement DPE.
Cette situation crée également des effets secondaires sur le marché immobilier. À court terme, vous pourriez observer une certaine stagnation des transactions fin 2025, les vendeurs préférant attendre le nouveau calcul plus favorable. De même, certaines copropriétés risquent de reporter des rénovations pourtant nécessaires.
Cette réforme soulève finalement une question fondamentale : le DPE doit-il refléter la consommation énergétique réelle ou servir d’outil politique pour encourager certaines sources d’énergie ? La réponse n’est pas simple, mais il est clair que le DPE 2026 marque une étape importante vers la reconnaissance des avantages écologiques de l’électricité dans le contexte français.