Depuis quelques temps, l’industrie biologique utilise des serres chauffées pour la culture de leurs fruits et légumes. Un processus controversé et sujet à débat qui est maintenant autorisé et réglementé. L’agriculture biologique à désormais le droit au chauffage, venez découvrez cette nouvelle manière de produire !
Les serres chauffées en agriculture bio
Découvrez les grands principes de l’agriculture bio et apprenez en plus sur le débat européen concernant les serres chauffées.
Les grands principes de l’agriculture bio
L’agriculture biologique est une des réponses qu’a fait notre gouvernement et les producteurs responsables pour répondre aux enjeux climatiques. Ses principes sont nombreux et surtout, ils respectent notre environnement ! Il s’agit d’un mode de production et de culture réglementé. Ses grands principes sont :
- Respect de la nature, des cycles naturels et des saisons ;
- Production sans produits chimiques, sans OGM et sans produits de synthèse ;
- Préservation de la biodiversité, des sols, de l’eau et de l’air ;
- Sans danger pour la santé des consommateurs ;
- Considération pour le bien-être des animaux ;
- Des produits vendus au prix juste.
Un débat à l’échelle européenne
Cette volonté d’intégrer les serres à l’agriculture biologique est une idée des producteurs qui veulent profiter d’une production tout au long de l’année. Seulement, cette nouvelle technique de production ne fait pas l’unanimité et lance un long débat à l’échelle européenne… Les antis et les pros entament une bataille qui entraîne un double report de la mesure.
En faveur de l’utilisation des serres chauffées, la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA), les chambres et les coopératives de l’agriculture. De ce côté, on maintient que le chauffage est bénéfique à la culture, car il assèche les sols cultivés et il fait office de barrière au développement des champignons. Ainsi, cela réduit l’utilisation de produits et augmente la production… En plus, d’après la FNSEA, l’emploi de serres chauffées permet un plus grand rendement et offre la possibilité de répondre à la demande croissante de produit bio. Selon l’Agence bio, cette demande augmentait de presque 16 % en 2018.
Du côté des antis serres biologiques, on retrouve la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (FNAB), les syndicats d’entrepreneurs de la bio et les différentes associations de consommateurs. Ils dénoncent le bilan carbone de ce type de serre et la contre-saisonnalité des aliments qui va à l’encontre des principes de l’industrie biologique censée respecter la nature. Le débat prend une échelle européenne puisque la concurrence est rude. D’autres pays européens souhaitent profiter de cette idée pour exporter plus de fruits et légumes. En France, une grande partie des aliments bios vient d’un autre pays.
Un chauffage sous conditions
Le comité national de l’agriculture biologique (CNAB) a autorisé la production biologique avec des serres chauffées le 11 juillet 2019. Face aux bons arguments des antis serres et afin d’équilibrer la balance, l’utilisation des serres chauffées est cependant réglementée !
Le CNAB et l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) respectent les normes européennes et encadrent l’utilisation de ces serres en obligeant le recours à des énergies renouvelables pour ce dispositif. Les serres doivent donc être chauffées de manière écologique. Les serres chauffées construites avant 2020 avaient jusqu’à 2019 pour se mettre aux normes, celles installées en 2020 doivent directement utiliser des énergies renouvelables, telles que le biogaz.
De plus, la production des légumes d’été ne fait pas exception, à savoir les tomates, les concombres, les courgettes, les aubergines et les poivrons. Les producteurs doivent respecter la saisonnalité des aliments et la commercialisation de légumes d’été bio est interdite entre le 21 décembre et le 30 avril.
L’utilisation des serres chauffées est maintenant autorisée dans l’industrie biologique. Soumise à des conditions, elle est effective depuis juillet 2019 et reste encadrée par les différentes organisations qui s’assurent que la nature et la saisonnalité soient respectées.